Luxembourg Art Prize 2021

Bonjour et bienvenue sur ce nouvel article!

En 2021, je me suis lancée le défi de participer au prix international du Luxembourg Art Prize en créant deux pastels dont le sujet en toile de fond abordait des axes de réflexions sur la tolérance.

J’ai eu l’immense joie d’avoir été retenue parmi les artistes méritants de la sélection 2021. Ainsi, la Pinacothèque du Grand Duché du Luxembourg m’a délivré ce diplôme visible juste en dessous 👇.

Ci-après, vous saurez tout sur la démarche artistique qui m’a menée à réaliser ces deux pastels.

Ils sont visibles en grand format à la fin de l’article et sont également proposés à la vente.

Diplôme

Le songe du renard

Sujet et couleurs

Ce premier tableau de la série est né de l’envie de confronter un milieu naturel avec un animal inadapté à celui-ci. Le sujet principal est un renard. Il fait partie des animaux sauvages très connus qui véhiculent des préjugés négatifs de par sa nature de prédateur rusé. Avec cette fourrure bleue notre regard et notre jugement changent. Ici, il se trouve en position vulnérable puisqu’il est dans une jungle. Le bleu du pelage et le fond noir rappellent l’onirisme dans lequel il est plongé.

Hybridation

Au vue de sa différence, deux choix s’offrent à lui. Il peut vouloir se camoufler dans le feuillage ou afficher sa particularité en restant visible. Pour laisser au spectateur son libre arbitre, l’hybridation du renard n’a été réalisée que sur les feuilles qui passaient derrière lui. La personne peut réfléchir librement sur la position qu’elle prendrait si elle était confrontée au même choix dans sa vie quotidienne. Essaierait-elle d’imiter les autres personnes autour d’elle ou afficherait-elle fièrement sa particularité?

Réflexion

Le spectateur-voyeur se trouve en position d’observation comme un explorateur en train de découvrir un animal qui tente de passer inaperçu en étant blotti. Il semble rentrer dans son intimité et le surprendre. Le renard, centré au milieu du tableau, focalise toute l’attention sur lui et nous en oublions le décor de la jungle. Il semble nous dire que le mieux est de s’adapter à la situation sans oublier qui on est vraiment. Cela nous amène aussi à nous remettre en question sur les jugements que nous portons hâtivement et sur les préjugés véhiculés par les lieux communs.

Jeu entre tigre et renard

Détournement du regard

Changement de décor pour ce deuxième tableau où le tigre, un des animaux majestueux de la jungle, se retrouve dans le domaine boisé du renard. Pour ne pas se faire remarquer dans cet environnement, son pelage prend le ton des écorces mais également leur forme donnant un effet de puzzle. L’élément principal décentralisé sur la droite joue un rôle de détournement du regard du spectateur qui en oublie la partie de gauche. C’est un moyen de s’amuser avec sa vision de l’œuvre et de le rendre actif. Le renard se fond parfaitement dans le décor et n’est pas visible au premier coup d’œil. Le spectateur doit le chercher dans la végétation. Une fois qu’il a été trouvé il est parfaitement distinguable.

Un camouflage presque parfait

Ici nous avons donc le renard qui se cache du tigre quand celui-ci tente juste de se camoufler. Il se joue aussi des spectateurs en se fondant dans la nature. Dans ce tableau nous avons plutôt un parti pris où le renard invisible appartient au décor et le tigre s’adapte du mieux qu’il puisse aux troncs des arbres. Dans les deux cas, il y a une perte d’identité plus ou moins importante. L’un a quasiment disparu tandis que l’autre cache seulement ses rayures comme s’il ne voulait pas complètement se dévoiler au yeux du monde. Rappelons que le tigre dans l’imaginaire est plutôt associé à la force. De surcroît, dans les cultures asiatiques il se rapproche du tyran.

Composition du tableau

Pour la composition de ce tableau je me suis inspirée d’un proverbe coréen : « À force de vouloir fuir le renard on finit par rencontrer le tigre ». J’ai pris ce proverbe à contre-pied en pensant le tableau à l’inverse : On rencontre déjà le tigre et en déplaçant le regard on finit par trouver le renard. La deuxième source d’influence fut la fable chinoise, Le renard et le tigre, dans laquelle le renard triomphe de la force du tigre par sa ruse et sa réflexion. Le renard persuade le tigre que c’est lui qui est le roi et qu’il est craint par les habitants de la forêt. Pour cela, il demande au tigre de le suivre de très près et de constater par lui-même que tous les animaux fuient à son passage. Ce dernier ne se doute pas qu’en réalité c’est bien lui, le tigre, qui provoque cette peur. Ce tableau nous fait prendre conscience de l’importance de savoir manier son image pour impacter le monde autour de nous et nous rappelle que dans une situation inconfortable, il vaut mieux être renard que tigre.